Le Français au quotidien

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Examen 23

Texte :

 

ANTIGONE -…Et maintenant, vous allez me faire tuer sans le vouloir. Et c'est cela, être roi !

CRÉON -Oui, c'est cela !

ANTIGONE - Pauvre Créon ! Avec mes ongles cassés et pleins de terre et les bleus que tes gardes m'ont fait aux bras, avec ma peur qui me tord le ventre, moi je suis reine.

CRÉON -Alors, aie pitié de moi, vis. Le cadavre de ton frère qui pourrit sous mes fenêtres, c'est assez payé pour que l'ordre règne dans Thèbes. Mon fils t'aime. Ne m'oblige pas à payer avec toi encore. J'ai assez payé.

ANTIGONE -Non. Vous avez dit « oui ». Vous ne vous arrêterez jamais de payer maintenant !

CRÉON, la secoue soudain, hors de lui. -Mais, bon Dieu ! Essaie de comprendre une minute, toi aussi, petite idiote ! J'ai bien essayé de te comprendre, moi. Il faut pourtant qu'il y en ait qui disent oui. Il faut pourtant qu'il y en ait qui mènent la barque. Cela prend l'eau de toutes parts, c'est plein de crimes, de bêtise, de misère… Et le gouvernail est là qui ballotte. L'équipage ne veut plus rien faire, il ne pense qu'à piller la cale et les officiers sont déjà en train de se construire un petit radeau confortable, rien que pour eux, avec toute la provision d'eau douce, pour tirer au moins leurs os de là. Et le mât craque, et le vent siffle, et les voiles vont se déchirer, et toutes ces brutes vont crever toutes ensemble, parce quelles ne pensent qu'à leur peau, à leur précieuse peau et à leurs petites affaires. Crois-tu, alors, qu'on a le temps de faire le raffiné, de savoir s'il faut dire « oui » ou « non », de se demander s'il ne faudra pas payer trop cher un jour, et si on pourra encore être un homme après ? On prend le bout de bois, on redresse devant la montagne d'eau, on gueule un ordre et on tire dans le tas, sur le premier qui s'avance. Dans le tas ! Cela n'a pas de nom. C'est comme la vague qui vient de s'abattre sur le pont devant vous; le vent qui vous gifle, et la chose qui tombe devant le groupe n'a pas de nom. C'était peut-être celui qui t'avait donné du feu en souriant la veille. Il n'a plus de nom. Et toi non plus tu n'as plus de nom, cramponné à la barre. Il n'y a plus que le bateau qui ait un nom et la tempête. Est-ce que tu le comprends, cela ?

 

Lisez attentivement le texte avant de répondre aux questions

 

1- Situez le texte par rapport à l'oeuvre, à l'époque, à l'écrivain, au genre et aux évènements!       1pt

2- Présentez brièvement le dramaturge!        1pt

3- Qu’est-ce qui fait d'Antigone une tragédie?       1pt

1- Créon veut-il vraiment faire mourir Antigone? Relevez ce qui le montre? 1pts

2- Est-ce Créon le roi ou Créon l'oncle qui parle? Que-ce qui le montre? 1pts

4- Quelle est la fonction du roi selon Créon? Relevez ce qui le montre! 1pt

5- Dans la dernière tirade de Créon le mot barque est utilisé dans un sens métaphorique.

a- Que signifie-t-il ?      1pt

b- Relevez le champ lexical relatif à ce mot (quatre mots)? 1pt

c- Comment appelle-t-on ce champ lexical ?   0,5pt

2- Que cherche-t-il Créon en utilisant ce champ lexical         1,5

 

VI- Produire:

Antigone ne revient pas sur ses décisions, elle est opiniâtre et entêtée. Dans la vie, l'homme doit-il être têtu à ce point comme elle ? Ou bien être à l'écoute des autres et changer constamment de positions?

 



17/05/2012
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